paroles du bout du monde

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jeudi 3 juillet 2008

Au royaume d'Etosha


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Le Waterberg a créé cette transition douce vers le monde animal. Parce que “Afrique” rime avec “odyssée des animaux sauvages”. Qu'ils soient mammifères, oiseaux ou reptiles, un de leurs sanctuaires se nomme Etosha et se blottit au nord de la Namibie. Ce vaste parc rassemble différents habitats et englobe l'étendue d'eau d'Etosha qui lui a légué son nom.
Le soleil s'élève timidement à l'horizon, une excitation nous agite quand nous pénétrons la porte du parc. Il s'agit de l'entrée est de Namutoni. Les appareils photos, sortis de leurs étuis, sont prêts à capturer la moindre manifestation de vie sauvage. Il n'aura fallu attendre qu'une centaine de mètres. Une girafe traverse la route puis s'arrête pour déchirer quelques acacias. Première image d'Etosha. Un rêve de gosse.
L'opportunité de voir des animaux se concentre autour des points d'eau. Et le jeu consiste à être au bon point d'eau au bon moment. Le premier, une touffe d'herbe au milieu d'un anneau aquatique. Nous coupons le moteur et attendons. Nous scrutons l'horizon et chuchotons de ce qu'on pense apercevoir. Une hyène, tête basse, passe au loin. Un chacal s'approche et tourne autour de la mare. Un springbok se contemple. La découverte est progressive. Le plaisir est continu. Chaque espèce participe à cet écosystème. Des gnous paissent le long de la route au milieu des herbes hautes.
Les animaux s'enchaînent sans relâche. Nous ne lâchons plus nos appareils et nos 6 yeux sautent d'un buisson à une branche et retournent sur la ligne d'horizon. Tantôt oiseaux multicolores, bois torsadés de koudous ou groupes d'Oryx ; tantôt une girafe qui nous fait un clin d'oeil derrière un buisson. On reste sans voix, le sourire vissé aux lèvres.

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Un autre animal mythique entre en scène. Une marbrure caractéristique. Un corps d'équidé qui nous semble familier. Une tribu de zèbres vient se ressourcer entre 2 palmiers. A quelques mètres, une girafe en fâcheuse posture partage cette réserve de liquide vital.
Les équidés repartent et nous reprenons la route. Nous roulons sur la terre des girafes. De longs cous dépassent à l'horizon. Un éléphant passe lentement. D'un pas lourd, il se dirige vers le point d'eau. Nous avançons au ralenti et les longs cous tachetés continuent à balancer d'avant en arrière, désynchronisés du reste du corps. Concert de couleurs et de mouvements qui impriment nos pupilles.

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Nous rentrons au camping d'Halali, l'un des 3 campements blottis à l'intérieur du parc. On reste dans le cocon. Au fond du campement, un trou d'eau a été aménagé. Un gradin domine les lieux et les résidents d'Halali viennent tenter leur chance, l'oeil rivé de l'autre côté de la barrière. Et cette première journée s'achève en apothéose avec un combat nocturne de rhinocéros noirs.
Heureux d'entendre le réveil qui résonne à 6h du matin. L'appel de la savane a sonné. Nous attendons l'ouverture du portail du campement et filons à notre première trou d'eau. Zèbres et springboks partagent notre quotidien. Un éléphant se donne une douche de poussière. Nous repassons notre leçon de la veille. Toute cette diversité d'animaux s'inscrit dans nos rétines. Nous naviguons d'un point d'eau à l'autre. Au soleil couchant, une horde d'une trentaine d'éléphants a réservé la mare. Les colosses s'amusent et nous ravissent.

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Notre troisième jour à Etosha débute par un face-à-face avec un lion. Un des 5 “grands” - classement subjectif des 5 animaux les plus dangereux. Le lion, pour sa capacité exceptionnelle à attaquer sa proie ; le léopard pour sa capacité de camouflage dans les herbes hautes ou du haut d'un arbre et sa capacité à fondre soudainement sur sa proie ; le rhinocéros noir pour son comportement imprévisible et sa capacité à charger aveuglément ; l'éléphant pour sa prodigieuse capacité à défoncer tout ce qui lui fait face lorsqu'il se sent en danger et ; le buffle, peut-être le plus dangereux de tous, avec une faculté impressionnante à se retourner vers le prédateur ou son agresseur lorsqu'il est blessé et le charger de toute sa puissance quitte à en perdre la vie.
Le lion se lève et avance vers nous, il me parait plus sage de fermer la vitre... Le félin traverse la route et se dirige vers le point d'eau pour ingurgiter quelques litres d'eau. Le roi des animaux crée le vide autour de lui. Quelques facétieux springboks broutent à une centaine de mètres. Le déluge d'animaux se poursuit, zèbres, oryx, gnous, autruches, calaos, serpentaires, koudous viennent toujours plus nombreux aux points d'eau.

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Un couple de mangoustes et une famille d'écureuils accompagnent notre dernière heure dans le parc. De petits animaux, plein de vivacité avant de retourner saluer le maître des mammifères, l'éléphant.

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Un combat d'éléphants en guise de bouquet final...


Nous sortons du parc pour de nouvelles aventures. Mais quelque chose d'indescriptible reste imprégnée. Un mélange de cris rauques, de couleurs chamarrés, de marches chaloupées, de vols gracieux et d'odeur de savane.

jeudi 26 juin 2008

Survol du désert de Namib et de la Skeleton Coast

Nous nous en sommes remis à la compagnie Scenic Air qui partage ses activités entre les vols pittoresques au-dessus du désert de Namib et les vols privés pour se rendre d'un lodge à l'autre. Cette dernière option n'est définitivement pas notre budget, ni la manière dont nous concevons le voyage. Pour nous, c'est plutôt sac-à-dos et nuit en tente ou en dortoir. Et tout ce que nous économisons dans l'hébergement et la nourriture, nous le consacrons aux activités. J'aurai préféré la montgolfière mais le prix de 350 euros par personne est vraiment rédhibitoire. C'est ainsi que nous montons à bord d'un Cessna, un petit avion qui peut embarquer jusqu'à 6 personnes en incluant le pilote.

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Nous prenons de l'altitude, quittons la ville de Swakopmund pour longer la rivière Kuiseb. Un brin de vie récalcitrant au milieu d'un espace aride et désertique. Cette bande verte trace une démarcation franche entre le désert du Namib sur notre droite et le Karoo sur notre gauche. Le passage étonnant de l'un à l'autre avec pour seule transition ces amas d'arbustes.

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Nous prenons un cap au sud-est en route pour les dunes de Sossusvlei. Le sol drapé aux teintes orange et rouge agit comme un aimant. Nous avons le nez collé aux hublots. Les ombres projetées et les arrêtes des dunes faconnées par le vent nous plonge dans un décor autant irrationnel qu'exquis. Et même si la vue du ciel aplatit les hauteurs, le plaisir d'admirer ces dunes restent intact.

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Les dunes meurent dans l'océan ; notre fil conducteur sur le chemin du retour sera ce composant bicolore sable et marine. L'ironie du sort montre que ce désert si aride manque cruellement de cette eau que l'océan possède en abondance.
La Skeleton Coast renferme ses secrets et ses dangers. L'épave de l'Eduard Bohlen en témoigne. Un enchevêtrement de poutres de bois que le temps a rongé et que le sable a attiré loin de son océan. Le désert a gardé son trophée et l'a éloigné de plus de 200m du rivage.

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Marais salants et survol de la ville termine cette échappée dans les airs. Les images continuent à voltiger et s'agiter dans nos têtes.

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dimanche 22 juin 2008

Le tableau surréaliste des dunes de Sossusvlei

Cliquez sur les images (y compris les panoramiques) pour les agrandir.

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Les chemins namibiens et les curiosités naturelles se croisent. La route défile et le gravier incertain gicle sous le poids du véhicule. Un panneau de danger indique les risques de dérapage et pour cause... Première frayeur du voyage avec une sortie de route. Les herbes hautes roussies par le soleil plient pour nous accueillir. Tout le monde est indemne, la voiture aussi. Nous arrivons entier à Sesriem, point d'entrée des dunes de Sossusvlei.

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Le soleil se couche et nous parcourons les 4,5km qui nous séparent du canyon de Sesriem, une petite saignée dans la pierre posée sur un lit sablonneux. Bientôt les contours de la roche s'estompent et le crépuscule noie d'obscurité le petit canyon. Nous repartons monter la tente au camping du parc tenu par la NWR – compagnie nationale qui gère la plupart des parcs nationaux. Et on constate que le gouvernement namibien a opté pour un tourisme de luxe puisque le moindre lodge se négocie à 100-150 euros la nuit par personne et que le camping s'élève tout de même à 25 euros par personne mais c'est l'unique solution si on souhaite apprécier un lever de soleil sur les dunes rouges de cette partie du désert de Namib. Les portes du parc restent fermées aux « non-résidents » jusqu'à 6h45, heure trop tardive pour parcourir les 60 kilomètres qui séparent des dunes avant le lever du soleil.

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Lever 5h du matin, petit-déjeuner rapide, on enfile un short, un tee-shirt, la laine polaire et en route pour un des lieux les plus pittoresques de la Namibie, les dunes géantes de Sossuvlei. Le voile cendré de la nuit se dissipe à peine que nous commençons l'ascension de la dune 45. Un amoncellement de sable que nous peinons à gravir tant nos pieds s'enfoncent. Mais quelle récompense au sommet ! Jour après jour, le soleil se lève et se couche dans la plus grande indifférence. Il y a pourtant des lever qui se gravent pour toute une vie. En voici un. Les premiers rayons jaillisent derrière la roche qui barre l'horizon. Du haut de notre dune nous contemplons les autres mastodontes de sable qui flamboient. Le vent matinal balaye les atomes de silice qui bâtissent ces immenses murailles naturelles. Derrière le nom difficile à prononcer qu'est Sossusvlei se cache les plus hautes dunes du monde, la notre avoisine les 200 mètres tandis que d'autres peuvent dépasser les 300.
On quitte nos chaussures pour sentir le sable tiède se dérobait sous nos pieds. Nos orteils fragmentent l'arrête sommitale de la montagne de sable et nos yeux bondissent d'une dune à l'autre sans lassitude, les appareils photos crépitent et l'émotion nous submerge. Rencontre entre la nature africaine et la lumière astrale pour un patchwork chromatique époustouflant.

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Nous continuons notre visite du site et garons le véhicule au bout de la route. Nous crapahutons à travers quelques dunes pour aboutir à Deadvlei. Jadis des arbres vivaient là, mais l'aridité du désert en a décidé autrement. La scène immortalisée semble irréelle. Des troncs plantés dans l'argile blanche d'un lac asséché. C'est sans doute sur ces lieux étranges que Salvador Dali a puisé son inspiration surréaliste. Nous foulons la terre sèche tandis que les branches semblent se tordre de douleur sous la chaleur assommante. 900 ans que le temps a figé la destinée de ces arbres. Et quelques siècles que les gens s'émerveillent. Le sable rouge environnant semble respecter ce sanctuaire. Et les millions de particules s'agglomèrent sur les rivages de l'étendue blanche. L'émotion continue à nous ronger.

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Ainsi s'achève une journée ordinaire en Namibie mais extraordinaire pour nous autres voyageurs.

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